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30 septembre 2025

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#Qualité des données

#Questionnaire

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Le terme satisficing désigne le fait de répondre à un questionnaire avec un minimum d’effort par manque de motivation ou désintérêt, par lassitude ou impatience. Introduit par Herbert Simon dans les années 1950, il s’agit d’un mot-valise issu de satisfy (satisfaire) et suffice (suffire).

Ainsi, contrairement à l’approche du maximizing, où l’individu cherche la meilleure solution possible, le satisficing consiste à arrêter sa recherche lorsque l’individu trouve une option qui atteint un niveau jugé suffisamment satisfaisant selon ses critères.

Dans le monde des enquêtes, cette pratique traduit le manque d’implication du répondant, et se répercute ainsi sur la qualité de ses réponses. En effet, au lieu de parcourir toutes les possibilités de réponse et choisir celle qui reflète le plus sa position, le satisficer se contente de choisir la dernière modalité énoncée ou la première réponse acceptable d’une liste de choix possibles. Il peut également être enclin à acquiescer ou à répondre de la même façon aux questions échelles présentées sous forme de tableaux.

 

Le satisficing peut alors se manifester de plusieurs manières :

  • les réponses automatiques, c’est-à-dire cocher les premières options sans vraiment lire la question.
  • l’effet d’acquiescement : dire « oui » à tout par facilité,
  • le choix au hasard sur des échelles longues ou des questions répétitives,
  • ou encore la non-différenciation des items, soit attribuer les mêmes notes à toutes les affirmations d’une batterie de questions.

Plus le questionnaire est long, complexe ou perçu comme redondant, plus le risque de satisficing augmente

 

Voici trois des techniques utilisées pour détecter les satisficers, tirées de l’article de Lapeyre, Malas et Guiot (2015) [*] : le test de lecture des instructions, le test de l’item inversé, le temps de réponse global.

 

I – Le test de lecture des instructions

Le test de lecture des instructions consiste à introduire un item du type « il est demandé de ne pas répondre à cette question », et que le répondant ne doit pas renseigner. Une réponse donnée à cet item indique une lecture superficielle des questions qui pourrait nuire à la qualité des réponses.

 Le test de lecture des instructions

Figure 1 : Test de lecture des instructions (Lapeyre, Malas et Guiot, 2015)

 

II – Le test de l’item inversé

Le test de l’item inversé consiste à introduire dans le questionnaire deux items de formulation opposée pour mesurer une même idée : par exemple, le chocolat noir contribue à la prise de poids, le chocolat noir contribue à la perte de poids. Une réponse identique donnée à ces deux formulations montrerait ainsi un manque d’attention et par conséquent d’un satisficing.

Le test de l’item inversé

Figure 2 : Test de l’item inversé (Lapeyre, Malas et Guiot, 2015)

💡 Le conseil de Sphinx

Il est préconisé de placer ces tests dans la 2ème moitié du questionnaire lorsque les questions centrales de l’étude sont abordées. Il est toutefois déconseillé de les utiliser de façon répétitive dans un même questionnaire pour éviter d’agacer le répondant.

 

III – Le temps de réponse global

Le test de réponse global consiste à identifier le temps de réponse nécessaire à l’obtention d’un questionnaire fiable. Un répondant ayant consacré moins de temps au remplissage de son questionnaire pourrait en effet être considéré comme satisficer.

Il est à préciser que le temps minimum acceptable est estimé à partir de l’enquête pilote réalisée en amont de la campagne de collecte.

 

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[*] LAPEYRE A., MALAS Z., GUIOT D., Le satisficing dans les enquêtes par questionnaire : Mesures et effets sur la qualité des réponses, Revue Française du Marketing, Mars 2015, n°251.

 

Séparation

Rédigé par :

 

Stéphane Ganassali Stéphane GANASSALI

Professeur en marketing

Domaines d’expertise : Analyse de marché, comportement du consommateur, recherche en marketing, analyse de données.

Stéphane Ganassali est maître de conférences en sciences de gestion à l’IAE Savoie Mont Blanc, où il dispense des cours de marketing, de méthodologie d’enquête et d’analyse du comportement des consommateurs. En parallèle, il exerce le rôle de conseiller scientifique auprès de la société Le Sphinx.


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