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24 juin 2021

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Le Sphinx livre les résultats du sondage ‘Les Français, l’environnement et la Convention citoyenne’ réalisé en ligne en avril 2021 auprès d’un échantillon représentatif de 1000 Français de 18 ans et plus.

Près d’un an après la communication des propositions de la Convention Citoyenne pour le Climat (CCC) et alors qu’une crise sanitaire mondiale sans précédent est venue ébranler nos sociétés, où en sont les Français par rapport aux enjeux environnementaux et la consommation durable ?

Le Sphinx s’est interrogé sur l’opinion et les pratiques des Français à ce sujet afin de voir quel rôle les entreprises peuvent jouer pour accompagner les changements à venir.

En partenariat avec l’Université Paris-Dauphine, Le Sphinx vous livre des réponses enrichies par l’analyse éclairante de Pierre Volle, professeur des universités et président honoraire de l’Association Française du Marketing (AFM).

 

Cliquez pour accéder à l’infographie des résultats

 

Les enjeux environnementaux bousculés par la crise sanitaire

 

L’environnement et l’écologie : une préoccupation forte mais en arrière-plan de la crise sanitaire

Aujourd’hui, l’épargne, la pandémie et ses répercussions économiques (chômage, coût de la vie, précarité) ressortent comme d’intenses préoccupations chez 1 français sur 5 : « je prévois une dégradation du marché de l’emploi », « je crains pour mon pouvoir d’achat » se soucient respectivement Marie, 38 ans, et Eric, 42 ans. Ces thèmes de pandémie et d’économie cohabitent dans le mental, plutôt le moral d’ailleurs, des Français à l’instar de la trentenaire Margaux 31 ans : « Avec le problème sanitaire et économique qu’on vit, ce n’est pas évident de se projeter ».

Pour autant, en dépit de ce tsunami sanitaire accaparant, l’environnement et l’écologie restent un sujet de préoccupation majeur. ¼ des français apparaissent, en effet, inquiets pour l’avenir de notre planète (pollution de l’air et gestion des déchets) : « On ne fait clairement pas assez en termes d’écologie !  » tempête Vincent, 43 ans.

 

Des lendemains qui déchantent ?

Le moral des Français est, de manière générale, en berne avec presque 1 répondant sur 2 pessimiste anticipant une vie future moins satisfaisante que l’actuelle en raison de craintes multiples énumérées ainsi par Nicole, jeune retraitée « J’ai des inquiétudes face à l’avenir : politique, situation économique, problèmes de santé, avenir de mes petits-enfants… » et parfois dans une posture de défiance généralisée : « Je suis très pessimiste sur l’avenir et n’ai aucune confiance dans les politiques, les associations, les médias… » confie Philippe, 67 ans. Qui sont ces Cassandre ? Des retraités mais surtout des personnes préoccupées par l’écologie et qui mettent ce thème au cœur de leurs appréhensions comme le présage Jean-Claude, jeune septuagénaire : « On va droit dans le mur d’ici 20 à 30 ans : guerre, réchauffement climatique, immigration, immigration climatique, pollution… ».

Mais on relève un vent d’optimisme chez ¼ des Français toutefois avec, en particulier, une jeunesse qui se projette dans une vie meilleure et avide de repenser le monde !

 

Prêts à passer à l’action ?

 

Des Français enclins à s’investir pour la cause environnementale

Notre sondage met en lumière 3 groupes de Français : les « Mobilisés » qui représentent presque ¼ des hexagonaux et qui sont prêts à agir individuellement et sensibiliser leur entourage, pour réduire l’impact écologique de leur consommation. A ce groupe s’ajoute la grosse majorité de Français « Volontaristes » qui, au gré des opportunités, ont pu mettre en place quelques écogestes sans s’engager dans une remise en cause profonde de leurs pratiques. Enfin, à l’opposé de ces profils, on trouve les « Sceptiques » (20% des Français) qui oscillent entre passivité et négation de l’urgence écologique. Ceux-là ont d’autres feux à éteindre : ce sont plutôt des hommes, CSP-, préoccupés aujourd’hui par la santé économique du pays…

 

La CCC : un accueil reflet d’un intérêt et d’une prédisposition à double vitesse

Relativement méconnue (1 Français sur 2 en a entendu parler), la CCC confirme, via l’accueil qui est réservé aux propositions énoncées, une hétérogénéité des degrés de maturité et d’engagement des Français à l’égard des réformes à entreprendre. Cet archipel des attitudes se compose de trois grands types de profils : le « Jeune militant » (étudiant, âgé de 18 à 24 ans, politiquement orienté à gauche) qui croit en l’idée du débat citoyen pour engager la transition écologique. Il soutient la Convention dans son principe et sur l’ensemble de ses propositions.

Le « Réfractaire désabusé » (retraité de plus de 65 ans, positionné politiquement à droite) représente, lui, l’axe conservateur et, bien qu’insatisfait de son mode de vie actuel, apparait réfractaire au débat pour engager une mutation de notre modèle de consommation. Il ne soutient pas la Convention.

Enfin, l’«Actif indécis » (profession libérale ou cadre supérieur, âgé de 35 à 49) qui ne parvient pas à affirmer clairement son soutien ou non à l’ouverture du débat démocratique pour consommer et vivre autrement et semble actuellement indifférent à la Convention. En résumé, deux classes qui s’opposent, sous le regard indécis d’une troisième, prise entre le souhait de maintenir son mode de vie et celui d’assurer l’avenir de ses enfants…

Pourtant, transversalement à ces profils, on peut dégager des propositions prioritaires et consensuelles : celles-ci touchent à la réduction des déchets et aux économies d’énergie (par ex. remplacer tous les plastiques à usage unique en les remplaçant par du verre ou du carton). En contrepoint, les propositions les plus controversées voire rejetées sont celles qui impacteraient notre mobilité (par ex. réduire la vitesse sur les autoroutes à 110 Km/h max.) et/ou notre pouvoir d’achat (par ex. moduler les taxes sur les contrats d’assurance en fonction de l’émission de CO2).

Quoi qu’il en soit, la prédisposition à mettre en place individuellement ces écogestes apparaît cohérente avec l’accueil des propositions de la CCC : « oui » pour trier mes déchets mais « non » à une limitation de mes déplacements ou à payer plus chers des produits respectueux de l’environnement. Véritable fer de lance de la conscience environnementale, les « Mobilisés » sont, bien entendu, davantage prêts à des sacrifices (mobilité, pouvoir d’achat) que les « Sceptiques ».

 

Qui fait quoi maintenant ?

 

La protection de l’environnement : nouvelle fonction régalienne ?

Les mois qui viennent de s’écouler ont mis l’Etat au centre de nos modes de vie. Probablement empreints de cette expérience une large majorité de français (61%) projette également que celui-ci est le premier à pouvoir enclencher le mouvement en faveur du développement durable. Une courte majorité de répondants estime que ce sont aux entreprises et aux marques de s’emparer du sujet. La moitié des français présage que ce sera à chacun, de manière individuelle, d’emboîter le pas en faveur de l’environnement lorsque les deux locomotives Etat et secteur privé seront lancées.

 

Quels enseignements pour les entreprises ?

Pierre Volle livre son point de vue et ses conseils pour la stratégie des marques :

  1. Certes l’Etat est attendu comme le premier acteur pour relever le défi écologique mais les français donnent un mandat aux entreprises pour agir. Elles ont, elles aussi, un rôle à jouer en termes de développement durable pour relayer, amplifier ou initier des prises de position et des actions.
  2. Les marques doivent évoluer dans un espace contraignant entre faible consentement du consommateur à payer plus cher des produits respectueux de l’environnement et refus de faire des efforts supplémentaires ou de subir de nouvelles contraintes.

… quelles pistes d’action pour les marques ?

  1. Si aujourd’hui l’écologie est appréhendée de manière pessimiste par les français, 20% d’entre eux sont optimistes à ce sujet, ce qui offre pour les marques l’opportunité de faire de la consommation durable un levier d’enthousiasme, une occasion de se réjouir, un marqueur de fierté.
  2. Les marques peuvent utiliser la santé comme levier principal de leur stratégie durable en travaillant des territoires de marque, même de façon indirecte, qui activent cette dimension.
  3. La part de français « Mobilisés » est en forte hausse par rapport à une étude réalisée il y a 2 ans par l’Ademe. Ceci nous renseigne sur le fait que les consommateurs sont prêts à faire de la consommation durable un sujet de conversation. Une prédisposition intéressante pour les marques qui pourraient s’emparer du sujet et en faire un axe de leur relation au public et de leur stratégie corporate à véhiculer ensuite sur les réseaux sociaux.

 

Il appartient maintenant à chacune des marques de s’emparer de ces résultats et pistes de réflexion…

Vous voulez en savoir plus ?

Visionnez le replay de la présentation des résultats effectuée le jeudi 10 juin 2021.

Accéder au replay

Pour finir, rappelons que ce sondage a été réalisé pendant le confinement du printemps. Alors que les dernières restrictions sont levées petit à petit et que la crise sanitaire semble derrière nous, les français « embrassent-ils » de nouveau l’avenir avec confiance et enthousiasme ? La cause environnementale (re)-vient-elle au premier plan de leurs préoccupations ? Le Sphinx vous donne rendez-vous prochainement pour actualiser ces résultats…

 

Auteur : Chantal Maugis, Responsable Conseil Institut Sphinx

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