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17 octobre 2024

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La charge mentale est un phénomène de plus en plus évoqué dans les débats sociétaux, notamment en lien avec la gestion quotidienne et les responsabilités professionnelles et familiales.

Nous avons réalisé en septembre 2024 une étude d’opinion nationale auprès d’un échantillon représentatif de 1 061 Français afin de comprendre comment cette notion est perçue et vécue par les répondants.

Découvrez dans cet article tous les résultats !

 

 

I – La perception globale de la charge mentale

 

a) Un phénomène largement ressenti

À la question : « comment évaluez-vous votre niveau de charge mentale ?», notre enquête révèle que 88 % des Français se déclarent affectés par une charge mentale, et 40 % affirment ressentir une charge mentale forte.

88% des français ressentent une charge mentale

88% des français ressentent une charge mentale

 

b) Les profils les plus affectés

L’analyse croisée de ces résultats avec les critères socio-démographiques montre que les actifs, notamment ceux avec des responsabilités professionnelles élevées et des enfants, ressentent plus intensément cette charge mentale. Les femmes apparaissent particulièrement affectées par la combinaison des tâches professionnelles et familiales.

Inversement, les personnes ressentant une charge mentale faible sont davantage les retraités, les personnes vivant seules ou celles vivant sans enfants.

Le niveau de responsabilité au travail semble ainsi être un accélérateur de charge mentale, tout comme les enfants.

Les profils des répondants ressentant une charge mentale

Les profils des répondants ressentant une charge mentale

 

II – Les manifestations et causes de la charge mentale

 

a) Les causes et conséquences de la charge mentale identifiées grâce à des analyses textométriques

Les causes principales de la charge mentale, identifiées grâce à une analyse textométrique, tournent autour du travail et des responsabilités familiales. Les tâches professionnelles associées à la gestion quotidienne de la sphère privée ressortent également comme les sources les plus fréquentes de surcharge mentale.

Avec cette même analyse textométrique des 1061 réponses aux questions ouvertes (ou verbatims ) récoltées a permis de dégager les principaux termes associés à la charge mentale. Ainsi, le mot « stress » revient en tête, suivi par « préoccupation » et « souci ». Les conséquences tournent donc majoritairement autour d’aspects cognitifs et émotionnels de la charge mentale, avec des répercussions directes sur le bien-être des individus.

ce que la charge mentale évoque pour les français

Les termes évoqués par les Français pour évoquer la charge mentale

 

b) Les verbes associés à la charge mentale

L’analyse des verbes utilisés dans les réponses à notre étude permet de comprendre l’intensité de l’activité mentale que représente la charge mentale. Ainsi, des verbes comme « penser », « gérer », « devoir » reviennent fréquemment, soulignant donc une surcharge cognitive continue liée à la gestion des tâches et à l’organisation du quotidien.

Les verbes associés à la charge mentale

Les verbes associés à la charge mentale

 

c) Des profils distincts selon le niveau de charge mentale

L’étude montre que les personnes ressentant une charge mentale forte sont plus souvent des femmes, en couple, avec des enfants, et/ou des aidants familiaux. À l’opposé, ceux qui se déclarent moins affectés sont souvent des retraités, sans enfant à charge, et évoquent plus fréquemment des sujets d’ordre sociétal (écologie, lien social) comme causes potentielles de leur stress.

Les profils des répondants ressentant une charge mentale

Les profils des répondants ressentant une charge mentale

 

III – Les thématiques récurrentes et la structure de la charge mentale

 

a) Première cause : le travail couplé avec des problématiques du quotidien

Après s’être concentré sur les mots composant les verbatims, identifions maintenant les thématiques abordées pour connaitre plus précisément les causes de la charge mentale chez les Français.

Ainsi, grâce à une classification automatique par dictionnaire accompagnée d’une classification hiérarchique descendante, nous avons pu tout d’abord structurer les réponses des participants autour de quatre grandes catégories :

  1. Les craintes : avec des mots significativement plus cités comme « souci », « avenir », « angoisse »… qui illustrent les manifestations de la charge mentale
  2. Les préoccupations cognitives : pensées, émotions, pressions psychologiques…
  3. Le travail : responsabilités professionnelles, surcharge de travail, risques de burnout.
  4. Le quotidien : gestion des enfants, organisation domestique, tâches ménagères.

Ensuite, nous avons appliqué un dictionnaire aux verbatim qui traitent d’au moins une cause de la charge mentale. Chaque verbatim a alors été associé à une ou plusieurs thématiques :

Le travail est la première cause de charge mentale en France

Le travail est la première cause de charge mentale en France

 

Ainsi, la quasi-totalité des commentaires font référence au quotidien en tant que cause principale de la charge mentale, avec en tête le « travail ».

 

b) Des causes multiples

L’enquête montre ainsi que la charge mentale résulte rarement d’une seule cause. En effet, comme nous le montre l’Analyse Factorielle des Correspondances (AFC) ci-dessous, elle est généralement la conséquence d’une accumulation de responsabilités professionnelles, familiales, et de préoccupations liées à la gestion du quotidien. Cette accumulation provoque une tension constante entre la vie personnelle et professionnelle, rendant les frontières entre les deux de plus en plus poreuses.

La charge mentale est la conséquence d’une accumulation de responsabilités professionnelles, familiales, et de préoccupations liées à la gestion du quotidien

Analyse AFC montrant l’ensemble des causes de la charge mentale

 

IV – Les signaux faibles : un climat anxiogène amplifié par l’environnement socio-économique

 

a) Un contexte socio-économique difficile

Les résultats de notre enquête montrent que certains répondants associent leur charge mentale à des préoccupations plus globales, comme l’insécurité économique, l’inflation, ou encore l’instabilité politique. Ce climat anxiogène amplifie le stress quotidien, en particulier pour les personnes déjà surchargées par des responsabilités personnelles et professionnelles.

 

b) L’appropriation des préoccupations des autres

Enfin, l’étude révèle que les seniors, bien qu’eux-mêmes moins touchés directement par la charge mentale, s’inquiètent pour les jeunes générations, et s’approprient les problèmes liés à l’avenir de leurs proches (coût de la vie, chômage, insécurité…). Cela ajoute une couche supplémentaire d’inquiétude, même pour les personnes qui, a priori, ne sont plus soumises aux mêmes pressions que les actifs.

Analyse des verbatim

Analyse des commentaires qui fait ressortir les préoccupations des Français

 

 

Conclusion

Cette enquête nationale montre clairement que la charge mentale est une réalité pour une grande majorité de Français, avec des causes qui s’étendent des responsabilités professionnelles aux tâches familiales et aux préoccupations sociétales. L’analyse fine des verbatim met en lumière la nature cumulative de cette charge, qui se renforce en fonction des responsabilités et du contexte socio-économique.

Notre Institut d’étude peut vous accompagner dans la réalisation de votre projet d’étude, n’hésitez pas à nous contacter !

 

Retrouvez tous les détails de l’analyse des résultats de notre étude sur la charge mentale des Français en vidéo 👇

Les résultats de l'enquête nationale sur la charge mentale des français en vidéo

 

 

Séparation

Rédigé par :

 

Julie Chappaz Le Sphinx Julie CHAPPAZ

Chargée d’études senior chez Le Sphinx

Domaines d’expertise : création de questionnaires en ligne, rapports d’études et gestion de projets.

Julie travaille dans le domaine des études depuis une dizaine d’années. Elle gère des projets d’études de A à Z en passant par la gestion de projets, la rédaction et le paramétrage de questionnaire sur les logiciels Sphinx jusqu’à l’analyse des résultats statistiques dans le but de mettre en place des plateformes de résultats ou de rédiger des rapports d’études.


 

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